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samedi 23 mars 2013

2nde 2014 - MPS - Ramsès III : le mystère de sa mort...


RAMSES III

 
Le mystère de sa mort...

La Justice de Rê est puissante


Le sarcophage de Ramses III
Musée du Louvre © Reuters - Régis Duvignau


3/ Une étude publiée lundi 17 décembre 2012 par le British Medical Journal

In english : Revisiting the harem conspiracy and death of Ramesses III : anthropological, forensic, radiological, and genetic study.
En français : Revisite de la conspiration du harem et de la mort de Ramsès III : anthropologique, médecine légale, radiologique et étude génétique.


Plusde 3000 ans après, la vérité sur la mort de Ramsès III.

C'est un mystère vieux de plus de trois millénaires qui vient d'être résolu. Un mystère sous forme de véritable tragédie antique, une histoire de complot royal au pays des pharaons, qui se déroule en 1155 av. J.-C. Souverain depuis plus de trois décennies, Ramsès III vit la fin de son règne. Son successeur désigné, aussi nommé Ramsès, est un fils qu'il a eu avec sa première épouse. Cela n'est pas du goût de tous et une autre épouse, Tiy, monte une conspiration de harem pour que son fils Pentaouret accède au trône. Parmi la trentaine de conjurés, on trouve aussi des hauts fonctionnaires et des militaires.
Comme le relate Nicolas Grimal dans son Histoire de l'Egypte ancienne (Fayard)"le plan était aussi simple que diabolique : les criminels avaient décidé d'agir lors de la célébration de la Fête de la Vallée à Medinet Habou en utilisant, entre autres procédés, l'envoûtement à l'aide de figurines magiques. Ils échouèrent et se retrouvèrent devant un tribunal composé de douze hauts fonctionnaires civils et militaires. La majeure partie des conspirateurs (dix-sept) fut exécutée. Sept furent autorisés à se suicider. Parmi eux, Pentaouret."

Toute cette partie de l'histoire est connue grâce aux minutes des procès figurant sur des papyrus qui sont parvenus jusqu'à nous. Ce que, curieusement, l'on ignore, c'est le sort du principal intéressé, Ramsès III : les documents ne disent pas clairement ce qu'il est advenu du souverain si ce n'est que les procès se sont achevés après sa mort. Sous le nom de Ramsès IV, l'héritier désigné lui succède. Trois hypothèses sont avancées par les égyptologues :
- soit la tentative d'assassinat sur la personne de Ramsès III a réussi mais le reste du coup d'Etat a échoué,
- soit tout le complot a été déjoué et le pharaon a succombé à des causes naturelles,
- soit il est mort des blessures qui lui ont été infligées lors de la conspiration.

Le décès de Ramsès III constitue donc une sorte de cas non résolu mais, avec des méthodes dignes de la police scientifique, une équipe vient de mettre un terme au mystère dans une étude publiée lundi 17 décembre par le British Medical Journal.

Emmenée par l'ancien secrétaire général du Conseil suprême des antiquités égyptiennes, Zahi Hawass, ainsi que par Albert Zink, spécialiste des momies et notamment de celle d'Ötzi, l'homme des glaces, cette équipe a fait passer un scanner à la momie de Ramsès III (photo ci-contre).Ils ont découvert que le souverain avait subi une très grave blessure à la gorge, juste sous le larynx. L'étude décrit, cachée sous d'épaisses bandelettes de lin, une ouverture de 7 centimètres de long, sans doute réalisée à l'aide d'une lame extrêmement coupante : l'entaille, très profonde, va jusqu'aux vertèbres cervicales. La lame a tranché tous les tissus de la face antérieure du cou, trachée, œsophage et tous les gros vaisseaux sanguins passant dans la région. Comme les embaumeurs n'incisaient jamais à cet endroit du corps, il ne peut s'agir d'une blessure post-mortem. Ramsès III a été proprement égorgé et sa mort  quasiment immédiate.

Sur les images obtenues grâce au scanner, les chercheurs ont aussi eu la surprise de détecter un petit objet d'environ 15 millimètres de diamètre, inséré dans la blessure. Il semble, après reconstitution de cet objet, qu'il s'agisse d'une petite amulette, un œil d'Horus, semblable à celles que les embaumeurs laissaient dans les incisions qu'ils faisaient pour vider le corps de ses entrailles, le but étant en quelque sorte d'assurer la guérison de la plaie. Le dépôt de l'amulette ne dit pas que les embaumeurs ont effectué l'ouverture mais il marque leur volonté de "soigner" la blessure pour la vie du pharaon dans l'au-delà.

La momie de Ramsès III n'est pas la seule qui figure dans cette étude. Les chercheurs se sont également intéressés à une momie aussi anonyme qu'étrange, celle de l'"homme E", qui se trouvait avec celle de Ramsès III et d'autres momies royales dans une cachette (nécropole) à l'abri des pilleurs de tombeaux. Il s'agit d'un homme jeune, âgé de 18 à 20 ans, ainsi que le montre l'étude de ses os. Son corps a subi un processus très inhabituel de momification. Le scanner a montré que ni son cerveau ni ses autres organes n'avaient été retirés : il n'y a pas eu d'embaumement. De plus, la momie a été recouverte d'une peau de chèvre, un matériau que l'on n'utilisait pas d'ordinaire puisqu'il était considéré, explique l'étude, comme "rituellement impur". Il semblerait donc qu'on ait voulu faire subir à ce cadavre une espèce de punition. Pour en savoir plus, les chercheurs ont réalisé une analyse génétique sur les deux momies afin de déterminer si elles avaient un lien familial, en comparant notamment leur chromosome Y. Résultat : les deux hommes étaient de la même lignée, probablement père et fils étant donné la différence d'âge. Et les auteurs de l'étude de suggérer que l'inconnu pourrait bien être... Pentaouret, qui aurait donc partagé sa dernière demeure avec ce père dont il avait tramé la mort.
Pierre Barthélémy
Plus de détails
 
Ramsès III dut faire face, en l’an 29 (Le 10e jour du 2e mois de la saison Péret) à la première grève d’ouvriers de l'histoire. Les artisans de Deir el-Médineh se rebellèrent car ils n'étaient plus livrés en nourriture, ils n'obtinrent satisfaction qu'au bout de dix-huit jours. Le compte rendu de cette période se trouve transcrit dans un papyrus aujourd'hui au Museo delle antichità Egizie de Turin (p1880). D'autres grèves ont suivi, ainsi que deux complots. Le premier fut mené par le Vizir de Basse-Égypte et le deuxième, en l’an 32, fut une conspiration de harem. Cette conspiration fut ourdie par la Grande Épouse Royale, la Reine Tiyi. Malgré la désignation du Prince Ramsès (IV) comme successeur, le complot se mit en place pour mettre sur le trône un autre Prince. La Reine espérait voir régner son fils Penteouaret (ou Pentaour), demi-frère de Ramsès IV.

Comme le précise James Henry Breasted, autres que la Reine et son fils des hauts fonctionnaires et officiers de l'armée furent aussi impliqués dont : Le Chef de la chambre du Pharaon, Pebekkamon, sept Maîtres d'hôtel royaux, deux Surveillants du Trésor, deux Porte-étendards de l'armée, deux Scribes royaux, un Héraut, etc... Cette grande affaire montre à quel point la famille royale n'était pas un gage de sureté pour le Pharaon. Ce fut le manque de discrétion d'un des conjurés qui permit de découvrir à temps le complot et de le déjouer. Les conspirateurs furent alors tous arrêtés et jugés. Plus de quarante personnes furent inculpées, toutes des proches de Ramsès III.

Quatre procès eurent lieu, dirigés par un tribunal de douze hauts fonctionnaires auquel Ramsès III donna les pleins pouvoirs. Le premier procès condamna à mort la Reine Tiyi et vingt-huit conjurés ( Joyce Anne Tyldesley dit 38). Certains des accusées femmes du harem tentèrent de séduire les membres de la magistrature, mais elles furent prises en flagrant délit. Les juges qui participèrent à la débauche furent sévèrement punis. Le deuxième procès en condamna six autres à se suicider en public. Le troisième procès, quatre autres, dont le Prince Penteouaret, qui furent obligés de se supprimer en privé. L'historienne Susan Redford spécule que Penteouaret, en tant un noble, eut la possibilité de se suicider en prenant du poison et ainsi être épargné du sort humiliant de certains des autres conspirateurs qui auraient été brûlés vifs et leurs cendres éparpillées dans les rues.

Ramsès III mourut avant l'énoncé du quatrième verdict, où d’autres eurent le nez et les oreilles coupées. On priva même des individus de leurs noms qui subirent donc un anéantissement personnelle complet et une réincarnation dans l'au-delà impossible. À l'occasion de son couronnement, son fils Ramsès IV, proclamera l'amnistie générale des derniers conjurés non encore jugés. Le Papyrus Harris est le document le plus important qui nous soit parvenu relatant une partie du règne de Ramsès III et une autre sur celui de son fils Ramsès IV.
A t-il été assassiné ?
Ces procès sont retracés dans le papyrus dit "De la conspiration du harem", dont un des trois fragments qui le composent est conservé au musée Égyptien de Turin. Malheureusement, le document ne permet pas de savoir si les complices sont à l'origine de la mort de Ramsès III, ou s'il mourût de mort naturelle. Pierre Grandet pense que Ramsès III n'était pas la victime directe, car le Pharaon était déjà gravement malade, il souffrait notamment de pointe d'artériosclérose et qu'il était plus judicieux pour les comploteurs que la mort du souverain fut naturelle. Toutefois l'avis de l'égyptologue est depuis peu fortement remis en question.

Un article paru dans le British Médical Journal a suscité une vague médiatique dans le monde entier, Ramsès III aurait vraiment été assassiné. Le complot ourdi par la Reine Tiyi aurait donc été une réussite ?. L'article fait suite à l'analyse des résultats des tests effectués sur la momie royale. Ce n'est pas la première fois que des résultats d'analyses médicales sur des momie se terminent par des articles scientifiques aux conclusions n'ayant aucun doute. Toutefois, souvent, quelques mois plus tard, les premières incertitudes apparaissent, mettant en avant des lacunes dans les analyses des résultats, ou des interprétations avancées sans prendre de précautions, ni faire une contre-analyse objective. Une équipe de biologistes, radiologues, médecins etc.. a décidé d'analyser deux nouvelles momie : Celle de Ramsès III et celle d'un homme inconnu, soupçonné être le Prince Penteouaret (ou Pentaour ou Pentawer ou Pentaweret), fils de Ramsès III.

La momie de Ramsès III est intacte, parfaitement emmaillotée et en assez bon état général. C'est en 1881 qu'elle fut découverte dans la cachette de la tombe DB320 de Deir el-Bahari où les Prêtres d'Amon l'avaient déplacés. Toutefois il s'avère qu'elle fut partiellement "fouillée" par les pilleurs de tombes et les Prêtres en charge du sauvetage des momie royales lors de la XXIe dynastie furent obligés de la restaurer avec de nouvelles bandelettes et diverses inscriptions. Ainsi, difficile de dire avec une certitude absolue si la petite amulette en forme d'œil Oudjat découverte dans la gorge du Pharaon date de la restauration ou du premier embaumement du cadavre. Lors de la récente analyse, pour obtenir des clichés de qualité précis, la momie fut introduite dans un scanner médical. l'examen permit de découvrir plusieurs éléments : Une entaille sévère de 7 cm directement sous le larynx et la présence d'une amulette.

L'entaille est si profonde qu'elle se poursuit de la 5e à la 7e vertèbre et les veines et organes, trachée, œsophage et gros vaisseaux sanguins ont été sectionnés. "L'étendue et la profondeur de la plaie peuvent laisser supposer qu'elle pourrait avoir causé la mort immédiate de Ramsès III", précisèrent les auteurs de l'analyse. Ils ajoutent : "Les dommages à la gorge après la mort semblent peu probables parce que le collier de bandes de lin autour du cou était intact lors du retrait des bandelettes en 1886, où une épaisse couche de bitume fut enlevée". Le scanner indique que la forme de la plaie (ou plutôt le tissus l'entourant) n'est pas due à une quelconque dégradation faite par les pilleurs de tombe, ni même aux Prêtres restaurateurs. Car si c'était le cas, la plaie n'aurait pas cette forme et les bords de celle-ci seraient différents. Dans les conclusions de l'article du B.M.J, les auteurs écrivent tout de même : "qu'il est possible que la gorge ait été coupée pendant le processus de momification.....".

Pour les auteurs de cette étude, l'autre preuve de l'assassinat du souverain est l'amulette placée dans la gorge ainsi que la forme des tissus de la plaie qui, pour eux, indique qu'elle est ante-mortem, donc faite du vivant de Ramsès III. "Très probablement les embaumeurs ont tenté de réparer la plaie lors de la momification en insérant l'amulette (généralement utilisée à des fins de guérison) et en couvrant le cou d'un collier de couches de lin", conclut l'étude, mais est-ce là une preuve absolue d'un assassinat ?. Cette nouvelle étude apporte des éléments jusqu'à présent inconnus : L'entaille profonde, l'amulette. Mais il manque des preuves importantes : La plaie est-elle sans équivoque possible ante-mortem et mortelle ?. L'amulette est présentée comme une preuve de l'assassinat. Difficile dans l'état de nos connaissances de mettre cet objet comme pièce à conviction. Pour mieux comprendre l'origine de la plaie (et quand elle fut faite), il faudrait reprendre toutes les données connues sur la momie depuis sa découverte en 1881, et savoir exactement jusqu'où les restaurateurs Égyptiens sont intervenus. L'amulette a-t-elle toujours été à cette place ?

Depuis longtemps, une momie découverte dans la cachette royale de Deir el-Bahari intrigue les égyptologues, la momie de l'homme inconnu E. Elle fut retrouvée dans un cercueil, mais sans aucun texte ni aucun nom. Totalement anonyme, cette momie présente aussi un très étrange aspect montrant une souffrance lors de la mort, sans aucun doute violente. Est-ce le Prince Penteouaret (ou Pentaour ou Pentawer ou Pentaweret) ?. Plus étrangement, le corps fut très bizarrement momifié, et la momie fut recouverte d'une peau de chèvre. Ce qui est un acte impur pour un ancien Égyptien, comme si les autorités, les Prêtes refusaient au mort de revivre dans l'au-delà (l'absence de nom, de la moindre formule funéraire va aussi dans ce sens). Les viscères et le cerveau ne furent pas retirés, ce qui est unique pour une personne de sang royal. Des traces de cordes sont visibles sur le front.

Les chercheurs ont profité de la recherche sur la momie de Ramsès III pour réexaminer celle de l'inconnu E et procéder à un comparatif ADN avec Ramsès III. Le bilan confirme les premiers examens (1886, 2005-2006) : Les organes internes intacts ; L'absence de tout matériau d'embaumement dans le corps ; Un gonflement anormal du thorax et de plusieurs organes ; Plusieurs plis de peau anormaux sont visibles au cou et au niveau de la mâchoire. L'analyse ADN entre l'inconnu E et Ramsès III montre un lien de parenté, peut-être père - fils, mais en l'absence de la momie de la mère, impossible de l'affirmer à 100 %. La conclusion de l'étude évoque que la momie est bien celle du Prince Penteouaret, mais sans l'affirmer. Par contre, les causes du décès demeurent obscures : Strangulation, pendaison, empoisonnement ?. Aucun indice probant n'a pu être fourni par le scanner.

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